Qui parmi vous connait les origines de la viticulture ?
L’histoire du vin est aussi dense que complexe et joue un rôle crucial dans l'organisation de l'ancien et du nouveau monde.
Cela englobe aussi de connaître les différents styles de vin et comprendre leurs influences, ce qui n'est pas une mince affaire : on ne peut que rarement faire de généralités et les exceptions sont nombreuses.

Un peu d'histoire

Les traces des premières vignes apparaissent entre le Caucase et la Mésopotamie et c’est en Égypte, vers - 3000 avant J.C., que l’homme commence à la cultiver pour en commercialiser son élixir. Le précieux savoir sera transmis aux Grecs avant de se propager sur le pourtour Méditerranéen.

Quelques millénaires plus tard, les colons européens exportent les premiers pieds de vigne vers le “nouveau monde”: le vin du monde nouveau est né mais ce ne sera pas sans conséquence. En effet, au XIXème siècle, le vignoble Européen est décimé par l'introduction du phylloxéra, un puceron venant d’Amérique. Une catastrophe endiguée grâce à l’introduction de plants de vignes américains, résistants elles à l'insecte, et qui ont permis de redonner vie au vin de l’ancien monde. Encore aujourd'hui, les cépages français sont greffés sur des pieds d’origine américaine.

Donc l'ancien monde est situé là où les vignes ont été cultivées en premier et le nouveau monde, là où les vignes ont été apportées ensuite. Nous pouvons visualiser sur cette carte les vignes de l'ancien et du nouveau monde :

Les vins du nouveau et de l'ancien monde - le monde antique en vert/ l'ancien monde en jaune/le nouveau monde en rouge - image de Wine Folly

Clichés et rivalités

On pourrait être amené à penser que la différence entre ancien et nouveau monde réside simplement dans une affaire de climat (froid pour l'ancien monde, chaud pour le nouveau). Pourtant, les rudes chaleurs de certaines régions italiennes et le froid et la pluie du Canada nous empêchent de faire un tel raccourci.
On pourrait aussi supposer à juste titre que l’ancienneté d’un pied de vigne permettrait d’obtenir plus de complexité et de profondeur dans un vin. Et d'imaginer que les plus vieux plants soient tous regroupés dans l'ancien monde, mais ce n’est pas aussi simple non plus !

Quelles sont donc les différences entre un vin du nouveau monde et un vin de l’ancien ? Et c’est là la question, celle à laquelle il est difficile de ne pas apporter une réponse loin des clichés et raccourcis.

“Nous ne nous contentons pas de suivre les règles, nous les avons établies.”

Dit le vigneron de l'ancien monde.

“La seule raison d’apprendre les règles est que vous pouvez les briser plus tard.”

Répond le vigneron du nouveau monde.

Pour moi, ces deux expressions représentent parfaitement cette dualité, celle entre l’ancêtre expérimenté et la jeunesse fougueuse. Aucun n’a raison, aucun n’a tord: le premier a longuement bâti une base solide qui a permis au second d’éclore et d’expérimenter sans peur. C’est l’histoire de l’homme à l’échelle du vin, celui qui veut sans cesse repousser ses limites et continuer indéfiniment à explorer.

Dans la pratique, on peut notamment observer l’influence de l’immigration italienne sur les vins californiens, et bien évidemment celle de la France au niveau mondial. Quelles que soient nos opinions sur le vin français, apprendre la culture du vin c’est apprendre la culture française. Les traditions de nos régions ont façonné et inspirent encore les techniques et le savoir-faire des vignerons du monde entier.

Les vins du nouveau monde sont avant tout des vignes cultivées initialement par des colons européens. Au fil du temps et grâce aux circonstances climatiques inédites, ces derniers ont pu se délester du poids des traditions pour oser et développer leur créativité. Les vignerons pionniers du nouveau monde ont jeté à la poubelle de nombreuses vieilles façons de faire et en ont développé de nouvelles : le vin du monde nouveau est né !

The wine ghost ou l’expérience du Vin Fantôme en Australie

Au cours de mes études, expériences et voyages, j’ai eu l’occasion d’être très souvent surprise. Pourtant, rien ne me préparait à mon histoire d’amour avec l’Australie.
Ayant réalisé ma formation de sommelier dans un des berceaux de l’ancien Monde, je dois avouer que j’avais assez peu d’intérêt pour le nouveau. Influencée par la culture “industrialisée” de certains pays, je suis arrivée en Australie en m’attendant à trouver des vins très technologiques et peu profonds et des grands domaines à la production intense.

Evidemment, les idées reçues sont faites pour être détruites et comme vous l’imaginez, j’ai été très rapidement conquise par le vin australien. Tout d'abord j'ai été scotchée d'apprendre qu'on y trouve des vignes qui datent de 1843 ! Donc en terme de vins issus de vieilles vignes, on peut y trouver son compte.

Bien sûr, il y a ces immenses domaines à la production massive (spécialisés dans l’export pour la plupart) mais l’Australie c’est aussi des petits producteurs, amoureux de leur métier, qui créent des choses magnifiques. Dans chaque région les exemples se multiplient. Voici quelques noms de domaines que j'affectionne particulièrement à Adelaide Hills : Gentlefolk, Commune of Buttons, Lucy Margaux, Manon, et j'en passe !

Comme mentionné précédemment, les techniques de l’ancien appliquées au nouveau donnent ensuite une touche unique et inimitable : only in australia ! Finalement, la vraie place faite au vin naturel dans ce pays a été une sacrée surprise, je l’ignorais complètement et comme j’en suis friande, je me suis régalée.

Ici la line up du millésime 2017 de Patrick Sullivan, un bel exemple de vigneron innovant qui fait des vins à identité propre dans le Victoria (Australie).

Si vous avez envie d’en savoir d’avantage sur les différences entre l’ancien et le nouveau monde et le monde du vin en général, je serai ravie de vous en dire plus lors d’un prochain cours ludique et gustatif ! Je me déplace sur Biarritz, Anglet et Bayonne et les alentours, et bientôt chez certains cavistes au coin de chez vous !